Diabète : mieux vivre l’annonce du diagnostic

L’annonce du diagnostic de diabète et la prise de conscience du caractère chronique de la maladie représentent un véritable choc émotionnel pour le patient.

Quelques clés pour mieux y faire face.

L’annonce du diabète : type 1 versus type 2

Chaque patient vit la découverte de son diabète en fonction de sa personnalité et de son histoire. Néanmoins, les réactions émotionnelles varient généralement selon le mode d’entrée dans la maladie…

  • Ainsi, le diabète de type 1 apparaît le plus souvent dans un contexte d’urgence médicale qui impose un traitement contraignant et immédiat ; l’annonce s’avère donc particulièrement brutale.

De plus, elle intervient souvent chez des enfants, des adolescents ou de jeunes adultes. Elle va donc aussi obligatoirement impliquer les parents. C’est tout un système familial qui va être bouleversé.

  • Le diabète de type 2, quant à lui, est le plus souvent asymptomatique pendant de nombreuses années… Il est alors découvert de façon fortuite lors d’un examen médical ou lors de l’apparition d’une complication : AVC, infarctus du myocarde.

La difficulté est donc d’amener le patient à prendre conscience des enjeux à long terme de cette maladie, sans la banaliser ni la dramatiser. C’est parfois d’autant plus difficile que la maladie n’est associée à aucun symptôme.

Accepter son diabète : un long processus

  • Dans le diabète de type 1, à partir du choc initial, le patient passe par une succession de phases émotionnelles : l’incrédulité, la révolte, le marchandage, une forme de tristesse pour arriver à l’acceptation active de la maladie.

Pour arriver à ce stade, qui nécessite un processus plus ou moins long selon les personnes, il faut comprendre les contraintes et les risques liés au diabète, réaliser qu’une vie sociale et professionnelle satisfaisante est possible et surtout être entouré (famille, amis, équipe soignante).

C’est à ce moment la qu’on peut alors véritablement devenir acteur de sa santé. Bien sûr, ce cheminement psychologique prend du temps et sa durée est propre à chacun…

  • Cela est aussi vrai dans le diabète de type 2, l’étude DAWN1 a montré qu’il faut huit mois pour accepter le fait que la maladie soit chronique.

De l’autre côté, il peut y avoir un risque de laisser s’installer la vision d’une maladie banale qui reflète un rejet, entrainant une résignation.

Trois conseils pour apprivoiser le diagnostic

  • Verbalisez vos craintes et vos croyances. Certains propos lus ou entendus peuvent laisser des cicatrices… Mieux vaut ne pas garder sur le cœur ces impressions – parfois erronées – et exprimer auprès de votre médecin ce qui vous inquiète ou vous fait peur.
  • Faites-vous expliquer le diabète (le sens de sa prise en charge, le traitement...). Sentez-vous libre de poser toutes vos questions. Participez à une programme d'éducation thérapeutique. Plus vous comprendrez et plus vous serez susceptible de vous impliquer et de mieux vivre avec.
  • Partagez votre expérience. Échanger avec des personnes qui vivent la même chose que vous (association de patients, séance d’éducation collective…) peut s’avérer utile et donner confiance.

Dr Sylvie Lemozy, diabétologue au CHU de Toulouse et membre du réseau DIAMIP.

Sources : Peyrot M et al. Diabet Med. 2005 Oct; 22 (10):1379-85.
Diabet. Med. 19, 635–642 (2002)
L’éducation therapeutique : place dans les maladies chroniques exemple du diabète. Dr Sylvie Lemozy-Cadroy – Juillet 2008

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