La néphropathie diabétique désigne un mauvais fonctionnement des reins qui est lié à une dégradation de l’état des petits vaisseaux sanguins qui les parcourent. Ces vaisseaux sont abîmés à la fois par l’hyperglycémie et par l’hypertension artérielle qui accompagne très souvent le diabète.
Les conséquences de la néphropathie diabétique
Si rien n’est fait pour traiter ou prévenir la néphropathie, les reins risquent de cesser de fonctionner. Ils ne filtrent alors plus efficacement le sang, et n’éliminent plus correctement l’eau en excès. On parle d’insuffisance rénale terminale. Comme la fonction des reins est vitale, il est alors nécessaire de pratiquer une dialyse, c’est-à-dire d’utiliser une machine pour filtrer le sang à la place des reins, plusieurs fois par semaine. L’ultime solution est une greffe de rein. Mais il est tout à fait possible d’éviter d’en arriver là !
Trois questions au Pr Natacha Germain, Chef du Service d’endocrinologie au CHU de Saint-Étienne.
Comment prévenir la néphropathie diabétique ?
La première chose à faire n’étonnera personne : il faut tout faire pour adopter les règles hygiéno-diététiques et pour équilibrer le diabète. Cela implique le suivi correctement de son traitement, qu’il soit sous insuline, dans le cas d’une pompe à insuline ou des multi-injections, ou sous comprimés.
En effet, qui dit diabète équilibré dit rareté des épisodes d’hyperglycémie, responsable d’une atteinte microvasculaire des reins. Et sans hyperglycémie, on limite les dommages au niveau des artères ! Mais au-delà de cela, un suivi régulier de la fonction rénale est capital.
Pourquoi est-il important de dépister la néphropathie diabétique ?
Parce que dans ses premiers stades, la néphropathie est réversible : si les lésions ne sont pas très avancées, on peut récupérer des reins qui fonctionnent parfaitement. C’est pourquoi il est très important de faire vérifier, lors d’un dépistage, une fois par an au moins la santé de ses reins. Cela se fait sans difficulté : il suffit de vérifier la présence de protéines dans les urines (à l’aide d’une bandelette, ou de façon plus complète en recueillant chez vous toute votre urine pendant 24 heures) et de faire une prise de sang pour mesurer la créatinine sanguine et l’indice de filtration du rein appelé « clairance rénale ». Ce dépistage doit être fait même si vous vous sentez en forme : au début, la néphropathie ne présente aucun symptôme.
Quels médecins faut-il consulter pour faire ce dépistage ?
Les tests d’urines et prises de sang peuvent être prescrits par votre médecin traitant ou votre diabétologue, mais je conseille d’aller voir un(e) néphrologue dès l’apparition de protéines dans les urines. Ce suivi précoce vous permettra de mieux comprendre le fonctionnement rénal et l’impact du diabète sur les reins à un moment où vous pouvez encore agir très efficacement. En plus, si la situation s’aggrave malgré tout, les traitements seront plus faciles à mettre en place.
Retrouvez plus d’informations sur les complications rénales du diabète, ici sur le DinnoMag.
Relecture :Dr Natacha Germain, Chef du Service d’endocrinologie au CHU de Saint-Etienne