Partir, voyager, s’envoler… autant de mots que l’on associe au plaisir et à l’insouciance ! Or, avec un diabète, outre les bagages, il faut prévoir son matériel médical, son traitement… il y a des consignes à respecter, des documents à prévoir…
Mais, rassurez-vous, il suffit d’un peu d’organisation pour que les vacances ne se transforment pas en casse-tête, suivez le guide avant de pouvoir chanter « Vacances, j’oublie tout ! »
Avant le départ : une question d’organisation
La première étape préconisée dans vos préparatifs est un passage chez le médecin.
Il vous fournira une ordonnance à jour détaillant tous les éléments de votre traitement transportés dans la cabine de l’avion ou la soute (aiguilles, stylos injecteurs, lecteur…) ainsi, bien sûr, que les médicaments. Si vous voyagez à l’étranger, il est recommandé de faire traduire votre ordonnance en anglais pour faciliter la compréhension de vos interlocuteurs !
Ce sera également l’occasion de faire un point sur vos vaccins et de lui poser toutes vos questions. Il vous aidera à préparer au mieux vos vacances, à planifier vos besoins en insuline mais aussi vos schémas de remplacement, à gérer le décalage horaire. Si vous n’avez pas besoin d’être ausculté, la téléconsultation peut être tout à fait appropriée.
Pensez aussi à prendre contact avec votre prestataire de santé, il peut vous prêter une seconde pompe au cas où la vôtre tombe en panne et vous fournir la quantité de matériel adéquate pour toute la durée de votre séjour.
Ensuite, pour que votre voyage en avion se passe dans les meilleures conditions, il faut s’organiser. Tout comme vous pouvez le faire pour vos vêtements et vos accessoires, préparez une liste des éléments dont vous aurez besoin pour le traitement et le suivi de votre diabète.
Pensez aussi à vérifier les modalités d’utilisation de votre lecteur de glycémie, les bandelettes, et la pompe à insuline. Ce matériel peut être plus ou moins sensible aux températures extrêmes, à l’humidité, à l’altitude… Vous trouverez ces informations dans les notices d’utilisation.
Que vous partiez faire un safari ou un séjour en hôtel club, en Europe ou à l’autre bout du monde, les conditions de voyage ne sont pas les mêmes et vos besoins pourront être différents. Prenez les devants, renseignez-vous sur les conditions sanitaires à destination. Le site internet du ministère des affaires étrangères « Conseils aux voyageurs » permet d’obtenir des renseignements sur les conditions de soins et les éventuelles précautions à prendre en fonction des pays.
Enfin, si votre destination n’est pas un pays francophone, apprenez quelques phrases en anglais pour dire que vous êtes atteint(e) de diabète.
Répartition du traitement entre bagage à main et bagage en soute
Muni de l’ordonnance à votre nom, vous avez le droit d’avoir vos médicaments et votre insuline dans votre bagage à main. Ils peuvent aussi être transportés en soute. Dans la quasi-totalité des cas, la soute est à une température supérieure à 4°C. La température de conservation de l’insuline doit être comprise entre 4 et 8°C. Le risque de gel est donc tout à fait négligeable, mais il est préférable de la glisser dans une poche isotherme pour s’en assurer.
Il vaut mieux répartir votre matériel et votre traitement entre la soute et la cabine, car vous pouvez aussi bien avoir des déconvenues avec votre bagage à main (perte, vol…) qu’avec votre bagage en soute (perte, retard…). Il est recommandé de conserver avec soi au moins 8 jours de traitement et d’équipement. C’est une précaution qui peut être salvatrice quand on sait que 7 bagages sur 1000 sont égarés dans les aéroports européens.
Aussi, vous n’êtes jamais à l’abri des imprévus : un contre temps, une correspondance ratée, un vol retour décalé et vous pouvez être obligé de rester sur place plus longtemps que prévu. Ainsi, veillez à prendre plus de médicaments ou d’insuline, et plus de matériels que nécessaire. Pour ceux qui ont un deuxième lecteur de glycémie, celui-ci peut servir pour une raison ou une autre.
Sachant cela, vous pouvez donc prévoir dans votre bagage à main et votre bagage en soute (faites des copies pour les documents) :
l’ordonnance détaillée (matériels et traitements) délivrée par votre médecin ;
un certificat médical traduit en anglais (si le voyage est à l’étranger). Ce document spécifie que vous avez un diabète et doit être signé par votre diabétologue ;
votre matériel de traitement : cartouches d’insuline et médicaments (dans un sac isotherme pour les préserver des variations de températures), cathéters, pompe à insuline, stylos, aiguilles, système de MCG et matériel d’auto-surveillance glycémique (lecteur, bandelettes, autopiqueur)... mais aussi les piles de rechange ;
de quoi se resucrer en cas d’hypoglycémie, et s’hydrater ;
votre carte européenne d’assurance maladie (pour les voyages au sein de l’UE) ;
votre carte de groupe sanguin ;
votre carnet de vaccination à jour.
À l’aéroport, formalités et contrôles de sécurité
Cartouches d’insuline, cathéters en nombre suffisant (pour en changer tous les jours, si besoin), stylos,
Tout d’abord, ne négligez pas la marche prolongée dans les couloirs de l’aéroport et le port de valises trop lourdes. Pour éviter une hypoglycémie, ayez toujours une collation, telle que des barres de céréales et des sucres rapides (comprimés de glucose, sachets de sucre, etc.), ainsi que votre traitement, à portée de main.
Pour pouvoir franchir les portiques de sécurité avec le matériel embarqué, outre les papiers d’identité (passeport ou carte nationale d’identité), vous devrez présenter :
- si vous êtes porteur d’une pompe à insuline : le certificat médical attestant de votre situation, comprenant la liste du matériel qui s’y rattache ;
- l’ordonnance en cours de validité listant l’ensemble de votre traitement.
Si vous êtes porteur d’une pompe, prévoyez du temps supplémentaire pour les contrôles, car pour passer les portiques de sécurité, vous devrez vous soumettre à une fouille manuelle (sauf si vous enlevez votre pompe et la rebranchez en zone d’embarquement).
Précisons qu’il n’y a pas de risque d’endommager l’insuline ou les autres traitements lors du passage au rayon X pendant les contrôles de sécurité. Par ailleurs, les médicaments liquides doivent être présentés aux agents de sûreté lors du contrôle avec leur ordonnance.
Sachez que si vous rencontrez des difficultés aux portiques de sécurité de l’aéroport, vous avez la possibilité de faire appel au superviseur ou au chef de l’équipe de sûreté. Inutile de faire appel au médecin de l’aéroport.
Pendant le vol
Si vous voyagez sur un long-courrier, pensez à prévenir le personnel à bord de votre diabète pour que votre plateau repas vous soit servi à une heure appropriée ou pour tout incident qui pourrait survenir à bord.
Les longs voyages en avion peuvent provoquer des hyperglycémies (par manque d’activité) ou des hypoglycémies (repas trop léger). Vous devez donc faire régulièrement des contrôles glycémiques.
Ayez à portée de main votre insuline, du sucre lent et rapide, buvez de l’eau (évitez l’alcool) et veillez à gérer votre traitement avec précaution.
Quelles précautions supplémentaires ?
Selon les destinations, des précautions supplémentaires peuvent être nécessaires (vaccin, etc.). Si vous voyagez hors Union Européenne, référez-vous aux sites des ambassades. Pour bien profiter de votre voyage, pensez à préparer votre départ en avance et à en discuter avec votre médecin. Enfin, en plus de votre traitement, pensez au décalage horaire !
Sources :
J-J. ALTMAN, R. DUCLOUX, L. LEVY-DUTEL. « Le Grand livre du diabète » Ed. Eyrolles. Nov.2012 (Chapitre 4 Diabète et vie pratique p.230-231 Pendant le voyage, en avion).
E. MARSAUDON. « Le diabète. Comprendre, connaître, prévenir. 200 questions clés pour mieux vivre » Ed. Ellébore. 2011. (p.198 Question n°190 : Comment voyager, même très loin, sans prendre de risque avec mon diabète ?).
Direction médicale de Dinno santé.