Le profil glycémique ambulatoire, ou PGA, regroupe sur une seule page, avec des graphiques, plusieurs données qui sont toutes « paramétrables » en fonction des objectifs thérapeutiques spécifiques de chaque patient.
- La charge du glucose, ou exposition glycémique, que l’on déduit de la glycémie et aussi de l’HbA1C estimée (il faut une prise de sang pour mesurer l’HbA1C réelle).
- La variabilité de la glycémie : est-ce que le taux de glycémie est stable ou fluctue beaucoup au cours d’une journée ordinaire ?
- La proportion de glycémies basses, beaucoup trop basses, ou dangereusement basses.
- Le temps passé dans la cible, c’est-à-dire dans des taux glycémiques définis comme acceptables avec votre médecin, selon votre situation personnelle.
- La proportion de glycémies hautes, beaucoup trop hautes, ou dangereusement hautes.
On peut y ajouter aussi d’autres données, comme un graphique qui montre une journée-type.
À quoi sert le profil glycémique ambulatoire ?
Pour le patient, le profil glycémique ambulatoire est une manière de faire, s’il le souhaite, le bilan des derniers jours ou des dernières semaines sans devoir attendre la mesure du HbA1C. Mais il sert surtout dans la relation avec le médecin parce qu’il permet de structurer et standardiser les rapports qui peuvent être obtenus quand un patient porte un appareil de mesure du glucose en continu. Sans PGA, les médecins, qui suivent de nombreux patients, sont en effet confrontés à plusieurs manières de présenter les résultats, ce qui leur complique la tâche. Les médecins qui l’ont mis au point imaginent par exemple que les patients pourraient communiquer à leur médecin ou à l’équipe de diabétologie leur PGA pendant qu’ils attendent leur rendez-vous avec le diabétologue, suite à quoi la consultation pourrait se passer avec les chiffres sous les yeux. Le PGA est aussi pensé comme un outil qui permettrait de faciliter la prise de décision, voire de l’automatiser : s’il montre un certain profil, on changerait automatiquement un traitement, par exemple.
Et en pratique ?
Incontestablement, le PGA est un bel outil, même s’il n’est pas parfait : comme toute moyenne, ou tout assemblage de moyenne, il manque un peu de précision. Mais surtout, son usage est loin d’être généralisé. Sa place dans la prise en charge future du diabète pourrait être déterminante… mais elle n’est pour l’instant qu’un potentiel. Si vous êtes équipé d’un dispositif de mesure du glucose en continu, n’hésitez cependant pas à apporter un rapport à votre diabétologue, pour tirer le meilleur de votre dispositif médical !
Validation :Pr Jean-Jacques Altman, diabétologue, Hôpital Européen Georges Pompidou, auteur du « Grand Livre du diabète » (éd. Eyrolles) Sources :Bergenstal, RM et al., J Diabetes Sci Technol. 2013 Mar 1;7(2):562-78.Mullen, DM et al., J Diabetes Sci Technol. 2018 May;12(3):614-621. doi: 10.1177/1932296817740592. Epub 2017 Nov 2